C’est aujourd’hui, en ce mardi 17 octobre et ce sont les Nations Unies qui le disent !
L’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture) nous présente cette journée avec plus de détails.
« Je ne suis pas, messieurs, de ceux qui croient
qu’on peut supprimer la souffrance en ce monde ;
la souffrance est une loi divine ;
mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment
qu’on peut détruire la misère. »
— Victor Hugo, discours à l’assemblée nationale, 6 juillet 1849.
Et oui, tout cela n’est pas vraiment nouveau en France puisque finalement c’était déjà, en substance, le discours d’un homme politique (l’éminent Victor Hugo) il y a plus de 170 ans (sous la IIeme République) et devant une des deux plus hautes chambres d’élus du pays (en l’occurrence, la chambre basse du Parlement)…
« La responsabilité de chacun implique deux actes :
vouloir savoir et oser dire. »
— Abbé Pierre (1912-2007).
Un autre homme politique s’est, plus récemment, prononcé dans une direction similaire :
« Je ne veux plus (…) avoir des femmes et des hommes dans les rues, dans les bois ou perdus » affirmait ainsi le Président actuel de la République française Emmanuel Macron au début de son premier mandant.
C’était précisément le 27 juillet 2017 d’après Huffington Post qui nous signale également qu’il s’agit là d’ « une promesse à la hauteur de la gravité de la situation d’un pays qui comptait 143 000 personnes sans domicile fixe en 2012 selon l’Insee, soit un chiffre en progression de 50% sur 10 ans ».
« Quand on s’indigne,
il convient de se demander si l’on est digne. »
— Abbé Pierre (1912-2007).
Manifestement, il est plus compliqué (ou moins intéressant ?) pour l’INSEE de suivre l’évolution du nombre de SDF en France puisque la dernière étude datait de 2011 (2012 selon d’autres sources mais nous n’avons pu la trouver) et que la prochaine sera pour 2025-2026.
A titre de comparaison l’inflation est, elle, calculée mensuellement ! Voir notre dernier article au sujet de l’inflation avec liens sur l’inflation calculée mensuellement par l’INSEE.
« Les hommes politiques ne connaissent la misère
que par les statistiques.
On ne pleure pas devant les chiffres. »
— Abbé Pierre (1912-2007).
En attendant 2026, (on a le temps quand même, c’est dans un peu plus de deux ans et d’ici là, il y a les JO de Paris donc les hommes politiques français les travailleurs du bâtiment seront bien occupés), d’après le délégué général de la FAP (Fondation Abbé Pierre) , Christophe Robert, le nombre de SDF avait doublé en 2020 (par rapport à 2011).
« La politique ça consiste uniquement à savoir
à qui on va prendre du fric et à qui on va le donner. »
— Abbé Pierre (1912-2007).
Le nombre de SDF étant, il y a donc 3 ans en arrière, estimé à 300 000 personnes pour la France :
– Le Monde : La France compte près de 300 000 sans-domicile-fixe, selon la Fondation Abbé Pierre
– Le Journal du Dimanche : Il y a près de 300 000 SDF en France, selon la Fondation Abbé-Pierre
En 2023, le chiffre augmenterait encore pour atteindre 330 000 :
– Site du gouvernement : « Il est considéré qu’il y a de l’ordre de 330 000 personnes sans domicile. » (publication de mai 2023)
– La Voix Du Nord : Environ 330 000 personnes sans domicile en France, deux fois plus en 10 ans
« La violence, elle n’est pas que dans les coups,
elle est dans les situations établies, existantes,
qu’on refuse de remettre en question,
qu’on refuse de changer. »
— Abbé Pierre (1912-2007).
De façon peut-être un peu surprenante étant donné son rôle (il est chargé de la production, de l’analyse et de la publication des statistiques officielles en France, depuis 1946), l’INSEE nous indique que « Connaître les personnes sans domicile est encore plus important que les dénombrer ».
Mais est-ce que ça intéresse vraiment les gens de savoir ce qu’est la misère ?
« Nul n’est plus misérable que celui qui sait et ne dit pas,
si ce n’est celui qui dit et ne fait pas. »
— Abbé Pierre (1912-2007).
Bon, si vous voulez en savoir plus sur la précarité, cet article de makesens devrait vous éclairer : 10 chiffres pour comprendre le sans-abrisme en France.
Mais, en réalité n’est-ce pas plutôt le contraire de la misère qui intéresse les gens ?
« Le contraire de la misère ce n’est pas la richesse.
Le contraire de la misère, c’est le partage. »
— Abbé Pierre (1912-2007).
Et quand on parle de SDF, finalement, le contraire de la misère ce serait le partage des logements disponibles…
Un peu comme la République Française qui est, selon la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, synonyme de séparation des pouvoirs en attendant, certes, que l’on en vienne (qui sait ?) au partage des pouvoirs.
En 2018, l’INSEE nous signale « de plus en plus de logements vacants ».
Au 1er janvier 2023, l’INSEE recense plus de 3 millions de logements vacants pour un total de 37,8 millions de logement en France.
« Un sourire coûte moins cher que l’électricité,
mais donne autant de lumière. »
— Abbé Pierre (1912-2007).
On est tous d’accord pour dire que 3 millions et très largement supérieur à 330 000…
Ben alors il est où le problème ?
« C’est la beauté de la démocratie de faire que
le pouvoir tienne compte de l’opinion,
mais c’est la misère de la démocratie
d’être soumise au nombre, la moitié plus un.
Or la majorité des gens ne se soucie pas du sort des autres. »
— Abbé Pierre (1912-2007).
D’après Wikipedia :
« Lors de la campagne présidentielle de 2007, le futur président Nicolas Sarkozy avait formulé les promesses suivantes : « Je veux si je suis élu président de la République que d’ici à deux ans plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d’y mourir de froid. […] Le droit à l’hébergement, c’est une obligation humaine. Si on n’est plus choqué quand quelqu’un n’a plus un toit lorsqu’il fait froid et qu’il est obligé de dormir dehors, c’est tout l’équilibre de la société, où vous voulez que vos enfants vivent en paix, qui s’en trouvera remis en cause. » Deux ans plus tard, en 2009, 358 SDF sont morts. »
« La faiblesse de la démocratie,
c’est également, aux heures difficiles,
de ne pouvoir prendre des décisions
qui font mal à tout le monde. »
— Abbé Pierre (1912-2007).
Bon et bien en attendant que le problème de fond soit enfin résolu par ceux qui le promettent et qui en ont, normalement le pouvoir, revenons-en à la gestion du quotidien de la précarité.
« Un homme a absolument le droit, s’il n’a pas de toit,
s’il voit un logement vide, de l’occuper.
Les squatters ont un droit moral. »
— Abbé Pierre (1912-2007).
Suite à l’arrêté pris par la Préfecture de Police de Paris (le 10 octobre) dont nous vous parlions dans notre précédent article (Journée internationale de lutte contre le sans abrisme), les associations bravent la décision des autorités en distribuant quand même et l’attaquent en justice :
– France 3 Île-de-France : Distribution alimentaire interdite : les associations attaquent en justice la préfecture de Paris
« Je continuerai à croire, même si tout le monde perd espoir.
Je continuerai à aimer, même si les autres distillent la haine.
Je continuerai à construire, même si les autres détruisent.
Je continuerai à parler de paix, même au milieu d’une guerre.
Je continuerai à illuminer, même au milieu de l’obscurité.
Je continuerai à semer, même si les autres piétinent la récolte.
Et je continuerai à crier, même si les autres se taisent..
ce de Dieu sans celle de sa misère fait l’orgueil. »
— Abbé Pierre (1912-2007).
En ce 17 octobre (date symbolique de la journée internationale pour l’élimination de la pauvreté), Le Parisien nous apprend à 16h23 que la justice a donné tort à la Préfecture de Police de Paris et raison aux associations :
Interdiction des distributions alimentaires : la justice suspend l’arrêté de la préfecture de police de Paris