Nous vous l’annoncions il y a un peu plus d’un an et demi, c’était fin décembre 2021 dans l’article :
Les chiffres de l’hypocrisie
« Des fortunes s’édifient en temps d’inflation;
il suffit de contracter de larges dettes,
qui se trouvent annulées par la dépréciation monétaire. »
— Irving Fisher, L’illusion de la monnaie stable, 1927.
C’est maintenant clairement établi, l‘inflation est revenue en France (mais également dans la plupart si ce n’est la totalité des pays d’Europe).
Elle est là et bien ancrée.
Voici, pour l’année 2022, un petit historique gracieusement « offert » par l’INSEE :
– janvier 2022 : +2,9% sur un an
– février 2022 : +3,6% sur un an
– mars 2022 : + 4,5% sur un an
– avril 2022 : + 4,8% sur un an
– mai 2022 : + 5,2% sur un an
– juin 2022 : + 5,8% sur un an
– juillet 2022 : + 6,1% sur un an
– août 2022 : + 5,9% sur un an
– septembre 2022 : + 5,6% sur un an
– octobre 2022 : + 6,2% sur un an
– novembre 2022 : + 6,2% sur un an
– décembre 2022 : + 5,9% sur un an
« Dans toute statistique, l’inexactitude du nombre est compensée par la précision des décimales. »
— Alfred Sauvy.
Et, pour la grande première moitié de 2023, c’est du pareil au même :
– janvier 2023 : + 6% sur un an
– février 2023 : + 6,2% sur un an
– mars 2023 : + 5,7% sur un an
– avril 2023 : + 5,9% sur un an
– mai 2023 : + 5,1% sur un an
– juin 2023 : + 4,5% sur un an
– juillet 2023 : + 4,3% sur un an
– août 2023 : + 4,9% sur un an
– septembre 2023 : + 4,9% sur un an *résultats provisoires*
« La première panacée pour une nation mal dirigée
est l’inflation monétaire,
la seconde est la guerre.
Les deux apportent prospérité temporaire
et destruction indélébile.
Les deux sont le refuge
des opportunistes économiques et politiques. »
— Ernest Hemingway.
Et si l’on regarde du côté des dirigeants politiques français, on constatera que côté gouvernement et Président de la République, il n’y a pas de volonté farouche à lutter contre ce phénomène économique qu’est l’inflation.
Par conséquent, il n’y a guère à douter que l’inflation va continuer d’autant plus que les guerres (Ukraine, Palestine…) vont certainement continuer à la justifier.
« L’inflation, impôt pour les pauvres, prime pour les riches,
est l’oxygène du système.
Regardez-le qui s’époumone. »
— François Mitterrand.
Et si l’on regarde du côté des dirigeants politiques français, on constatera que côté gouvernement et Président de la République, il n’y a pas de volonté farouche à lutter contre ce phénomène économique qu’est l’inflation.
« Le seul moyen de conserver un volume de chômage inférieur au taux naturel est une inflation en accélération continue, dans laquelle l’inflation effective est toujours en avance sur l’inflation anticipée. »
— Milton Friedman, Prix et théorie économique, 1962.
Par conséquent, il n’y a guère à douter que l’inflation va continuer d’autant plus que les guerres (Ukraine, Palestine…) vont certainement continuer à la justifier.
« Casser l’inflation se fait toujours au détriment de l’emploi. »
— Nicholas KALDOR.
Une autre justification (plus ?) envisageable de l’inflation est la quête du plein emploi, cet objectif que semble se fixer l’exécutif et qui se traduit par l’adoption de la « loi pour le plein emploi » ce mardi 10 octobre. Ce jour était, est-ce une ironie du sort, la journée internationale de lutte contre le sans abrisme.
« Le plein-emploi ou même une situation voisine du plein-emploi
est rare autant qu’éphémère. »
— John Maynard KEYNES.
D’autres pensent que la cause de l’inflation est à chercher ailleurs comme dans les déséquilibres budgétaires de l’Etat.
« […] Les pires inflations ont été provoquées
par des budgets déséquilibrés :
quand un gouvernement ne peut joindre les deux bouts, il paie en faisant jouer la planche à billets. Ces émissions de papier ont souvent été la principale cause de l’inflation. Dans ce cas, naturellement, le premier pas vers la stabilisation dépend du gouvernement et consiste à mettre le budget en équilibre. »
— Irving Fisher, L’illusion de la monnaie stable, 1927.
Ainsi, le déficit public attendu en 2024 s’élève à 4,4 %, un niveau supérieur à ceux observés avant la pandémie de Covid-19.
Mais on constatera cependant qu’en 2022 on a eu 4,8% et qu’en 2023 on a eu 4,9% de déficit public alors finalement prévoir 4,4% de déficit pour 2024 n’est peut-être pas si mauvais que cela. Après cela dépendra de la conformité entre prévision et réalité…
Retrouvez également le budget présenté par les services de l’Etat.
« Le budget est le squelette de l’État
débarrassé de toute idéologie trompeuse. »
— Joseph SCHUMPETER.